A – Les Forces Alliées

Le débarquement en Normandie est dirigé par le Général Eisenhower (chef du SHAEF) qui coordonne :

Les américains (Lt-General Bradley) débarquent sur Utah Beach (Manche – 23.250 GIs) et Omaha Beach (Calvados – 34.250 hommes), après avoir parachuté deux divisions aéroportées (15.500 hommes) sur le Cotentin, derrière Utah Beach... tandis que 450 Rangers s'attaquent à la Pointe du Hoc.

Les britanniques (Lt-General Dempsey) débarquent sur les 3 autres plages du Calvados (Gold – 24.970 hommes, Juno – 21.400 - et Sword – 28.845) après qu’une division aéroportée (parachutistes et planeurs – 7.900 hommes) ait pris place sur les ponts de l’Orne afin de bloquer l’arrivée de renforts ennemis par l’Est (Pegasus Bridge).

SHAEF

(Réunion du SHAEF. De gauche à droite: General Bradley, Admiral Ramsay, Air Chief Marshal Tedder, General Eisenhower, General Montgomery, Air Chief Marshall Leigh-Mallory, General Smith).

Ce sont donc plus de 156.500 hommes (47% d'Etats-Uniens) qui débarquent par mer ou air en Normandie le 6 juin 1944.

Les Alliés réunissent sur toute la durée de l’opération plusieurs nations autour des deux principales (Etats-Unis, et Royaume-Uni) : le Canada (qui prend en charge Juno Beach), l’Armée française de la Libération, l’Armée polonaise de l’Ouest, les Forces tchécoslovaques libres, la Norvège, les Forces belges libres, l’Australie, la Nouvelle-Zélande.

B – Les forces de l’Axe

La force d’occupation du Reich au 1er mars 44, regroupe 1,4 millions d’hommes :

  • l’armée représente 806.927 hommes,
  • la SS et la police 85.230 hommes,
  • les volontaires étrangers et alliés sont au nombre de 75.070,
  • la Kriegsmarine comporte 96.084 hommes,
  • la Luftwaffe regroupe 337.140 hommes (plus de 100.000 dans la DCA, et 30.000 parachutistes). De fait, la Luftwaffe n’a que 890 avions opérationnels dont 150 avions de transport ou de reconnaissance.

Cette force est dirigée par les Feld-maréchal von Rundstedt, le Maréchal Erwin Rommel (Groupe d’Armée B - absent le 6 juin), qui s’appuie sur le Général Friedrich Dollmann (Bretagne et Normandie) et le Général Salmuth (Pays-Bas et Nord de la France). Le Général Blaskowitz (Groupe d’Armée G) est alors en charge du Sud de la France.

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(Gerd von Rundstedt et Erwin Rommel à Paris, hôtel George V, le 19 décembre 1943)

C – Dimensions de l’opération Overlord

1 – La couverture aérienne

Les Alliés alignaient, pour soutenir l'opération Neptune :

  • 5.050 chasseurs 
  • 3.460 bombardier lourds
  • 1.650 bombardiers légers
  • 2.310 avions de transport
  • 2.600 planeurs
  • 700 avions de reconnaissance

Soit 11.590 avions.

Les forces aériennes exécutèrent 14.674 missions (et perdirent 127 appareils) contre 319 répliques allemandes.

2 – L’opération navale, partie prenante de l'opération « Neptune »

L’opération a mobilisé (entre les navires de guerre, les bâtiments de débarquement et les équipes de plages) 170.700 hommes.

L’opération a commencé par un bombardement naval les 5 et 6 juin qui ont mis à contribution 7 cuirassés, 2 monitors, 27 croiseurs, 164 destroyers. En particulier ont participé à ce bombardement deux croiseurs français : le Leygues (cible : Omaha Beach, la batterie de Longues sur Mer) et le Montcalm (cible : Port-en-Bessin).

Les pertes alliées s’élèvent à 24 navires de guerre coulés, 59 endommagés. Mais aussi 35 navires marchands coulés, et 61 endommagés. Essentiellement du fait des mines.

17 U-boats croisaient dans ce secteur. 6 furent détruits et 3 furent endommagés. Ils firent quelques victimes : 4 (petits) navires de guerre touchés (2 coulés dont un Landing Ship Infantry), 6 navires marchands (4 coulés dont un chalutier).

le Leygues

(le Georges Leygues)

3  – L’engagement terrestre

L’opération permettra, le 6 juin, de débarquer plus de 130.000 hommes grâce à 5.000 navires, sur 35 km de plages.

Entre le 6 juin et le 21 août, la bataille de Normandie mobilisera au total 2,876 millions d’hommes côté Alliés face à 1,4 millions d’hommes côté Axe, dispersés sur toute la France (soit 50% de la force assaillante).

Les Alliés auront subi 209.672 blessés, tués ou disparus (moins de 8% de l’effectif engagé, et plus précisément 1,7% de tués et disparus), soit plus précisément 26.976 tués et 19.221 disparus. Auxquels il faut ajouter 16.714 tués, blessés et disparus dans les forces aériennes.

Le Reich aura subi de son côté 200.000 tués et blessés (14% de l’effectif engagé en France), dont 50.000 tués (4% de l’effectif en France) et 200.000 prisonniers. Le Reich aura donc perdu à l'issue de l'opération, fin août, 1/3 de l’effectif présent sur le territoire français...